Née dans le « Cap Caval », sur la côte du Finistère, en 1962, le dessin et la pratique de l'encre de Chine m'ont accompagnée durant mes années de lycée ; par la suite, après des études d'Histoire, j'ai mûri ma pratique et mon projet, en fréquentant des Ateliers d'Art, dont les Beaux Arts de Quimper, afin d'approfondir ma pratique et de guider ma réflexion sur celle-ci, nourrissant mon regard et mon exigence grâce aux artistes et professeurs que j'y côtoyais. Depuis plus une quinzaine d'années, je me consacre, dans mon atelier, à un travail personnel.

 

Je suis particulièrement intéressée par l'entre deux, entre figuration et abstraction, où l'interprétation personnelle domine, cette zone de liberté où le sujet tend à s'effacer au profit d'une atmosphère, d'autre chose... Il me paraît primordial de pouvoir exprimer à travers ma peinture mes questionnements, mes ressentis.

 

La peinture, très vite, m'a permis d'interroger la relation au temps, qui passe, s'imprime et s'éternise parfois. Dans ce mouvement perpétuel, c'est aussi l'intemporel - la quête de ce qui demeure, se pérennise - qui m'interpelle.C'est d'ailleurs, d'avantage dans la terre crevassée, recomposée, par la mer, que je puise mes sujets « paysagers ». C'est également le corps, la charpente des êtres, la féminité, l'empreinte qui nous relie aux sources de notre humanité, que j'interroge... Au fur et à mesure de ma pratique, un fil ténu, s'est tissé entre ces deux sujets, la terre et l'humain, notamment le féminin. Chaque peinture me permet d'aborder cette aventure, se chargeant au passage de ressentis et d'intime. Ce n'est qu'après le travail sur la matière, sur la ligne qui trace, se perd parfois, puis se retrouve pour esquisser les sujets, que postures, gestes, mouvements, énergie peuvent enfin émerger.